Les tiers-lieux, première pierre pour «humaniser et revaloriser» les EHPAD

La Voix du Nord – Laurent Majurel Publié le 21/01/2022

La ministre déléguée en charge de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, a annoncé ce vendredi à Harnes vouloir humaniser les EHPAD via des projets de tiers-lieux, un endroit partagé qui réunit jeunes et personnes âgées. À l’EHPAD Pierre-Mauroy de la commune, un jardin imaginé par les élèves du lycée Béhal, à Lens, fait partie des 25 projets sélectionnés.

 

L’EHPAD Pierre-Mauroy, à Harnes, va prochainement recevoir un tiers-lieu. PHOTO SÉVERINE COURBE

Qu’est-ce qu’un tiers-lieu ?

Le concept du tiers-lieu remonte à la fin des années 1990, amorcé par le sociologue américain, Ray Oldenburg. C’est un lieu intermédiaire entre la maison et l’entreprise qui regroupe plusieurs « activités pour répondre à un besoin du territoire », selon France tiers-lieux. « Ils réunissent un collectif citoyen engagé, ouvert et favorisant la coopération ». En août, l’État a annoncé débloquer 130 millions d’euros pour en accélérer le développement.

« Chaque EHPAD doit mettre en place des tiers-lieux »

« Un plan d’aide à investissements de 2021 consacre une enveloppe de 3 millions d’euros pour encourager le développement de ces tiers-lieux dans les EHPAD », a expliqué Brigitte Bourguignon, depuis l’EHPAD Pierre-Mauroy. Un plan de relance, qui concerne également les résidences autonomie et la rénovation des EHPAD (107 millions d’euros pour les Hauts-de-France). « C’est l’une des briques du plan d’investissement pluriannuel dans le développement des lieux pour personnes âgées. »

« Les tiers-lieux sont une opportunité incroyable pour transformer l’existant, a-t-elle ajouté. Ils peuvent accueillir un tournoi de cartes, un local associatif, des jardins partagés, une salle de pratique sportive adaptée… C’est une structure dans laquelle l’activité n’est pas seulement réservée aux résidents. »

Harnes et Lille plebiscités

Un grand appel à projets a donc été lancé par le ministère. Sur 363 projets de tiers-lieux présentés, à l’échelon national, 25 ont été sélectionnés et recevront une subvention. Celui de l’EHPAD Pierre-Mauroy, à Harnes (1), initié par une classe de seconde du lycée Béhal de Lens, fait en plus partie des quatre coups de cœur : un jardin d’expression culturelle et une verrière favorisant les expressions artistiques, qui a bénéficié d’une aide de 115 000 €. « Ce qui nous a plu, c’est que c’est un projet intergénérationnel, pérenne, culturel, qui fait référence au bassin minier et au passé minier, souligne Brigitte Bourguignon. C’est un jardin, aussi lieu de rencontre et espace culturel. »

Trente étudiants – 28 filles et 2 garçons – ont participé à l’élaboration de cet « espace de transmission et de culture locale ». « J’en ai eu la larme à l’œil », confie Sylvia, qui fait partie des 30 élèves à avoir participé à ce projet. « Ce qui nous a séduit, c’est partager ça avec les résidents de l’EHPAD », ajoute Lilou.

(1) L’Îlot Festif, à l’EHPAD des Bateliers, à Lille, est le 2e projet retenu dans le Nord et le Pas-de Calais.

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