Article La Voix du Nord édition Lens du 23/11/2019 par Céline Debette
Une trentaine d’élèves de 2nde de l’établissement lensois et une partie des 96 pensionnaires de l’Ehpad Pierre-Mauroy travaillent à l’aménagement d’une parcelle de terrain. L’idée ? Créer un jardin où se mêlent les souvenirs des anciens et la créativité des plus jeunes.
Ambiance studieuse ce jour-là, à l’Ehpad Pierre-Mauroy. Dans la grande salle du rez-de-chaussée, des jeunes crayonnent sur des feuilles de calque. « L’idée c’est de créer un chemin et des éléments pour rythmer le jardin », explique Laetitia Lehouck, l’une des profs qui intervient dans ce projet. Le jardin en question, c’est la petite parcelle de verdure à côté de l’entrée de l’établissement.
« Ce projet s’appelle le jardin du patrimoine, détaille Laurent Viscar, l’animateur socio-culturel de la structure. À l’origine, il était question de créer un chevalement en bois au sein de l’Ehpad avec l’aide des lycéens de Béhal et puis, de fil en aiguille, la CALL s’est associée, nous a mis à disposition des artistes qui travaillent dans le cadre d’une résidence à la cité Bellevue d’Harnes et à la cité Jeunette de Liévin. »
Bref, ce qui devait n’être qu’une petite collaboration est devenu un grand partenariat. Depuis, les élèves, des 2de SPVL (Services de proximité et vie locale) vont régulièrement à la rencontre des résidents. « C’est sympa, ça nous permet de parler avec des personnes âgées, de connaître leur histoire, leur passé », témoigne un groupe de copines. Photos en noir et blanc à la main des cités minières, elles arpentent les couloirs de l’établissement pour échanger avec les résidents, éveiller leurs souvenirs. « Le principe, c’est de recueillir leur mémoire en utilisant le photolangage. » Et ça marche ! Au fur et à mesure, les langues se délient, l’échange se crée.
Inauguration en juin
Comme à l’étage où un autre groupe s’attelle à découper motifs et photos pour créer des carrés de mosaïques qui ensuite pourront décorer le futur jardin. Un jardin qu’un des fils de résidents imaginerait bien « métissé avec des mélanges de plantes et fleurs », « à l’image des populations des cités minières où toutes les communautés vivaient ensemble, en harmonie ». Un message de fraternité auquel les jeunes semblent réceptifs. Et auquel Nicolas Selva, paysagiste, apporte quelques détails techniques. Tout comme l’illustratrice Magali Delain et que le plasticien Mathieu Dutelle de Negrefeuille, heureux de voir l’alchimie opérer devant leurs yeux.
« C’est chouette de voir les échanges se créer entre ces générations autour d’un même projet. » Projet que les trois artistes accompagneront jusqu’au 15 décembre, date de fin de leur résidence. « On a semé les graines, à eux de les faire germer maintenant… » Car lycéens et résidents vont poursuivre leur travail en toute autonomie jusqu’en juin prochain, période à laquelle leur jardin du patrimoine sera inauguré.
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